Micrologies

Prométhée enchaîné : une pièce authentique ?


Dans un article de Pietro Pucci, « Prométhée, d’Hésiode à Platon  » (1), je prends tardivement connaissance de ce qui semble un vieux débat philologique : on doute parfois de l’authenticité du Prométhée enchaîné, l’une des sept tragédies attribuées à Eschyle. L’auteur, dont ce n'est pas le sujet, n’entre pas vraiment dans le débat, signalant simplement que « les arguments contre sont très forts mais n’ont cependant pas réussi à créer l’unanimité ». La position de ce critique est la suivante : « Même si la pièce n’est pas de la main d’Eschyle, elle paraît vouloir l’être puisqu’elle imite son style et sa grandiloquence ». Cependant, dans une note, Pucci semble pencher pour l’authenticité : pourquoi l’auteur essaierait-il de ressembler à Eschyle – et y réussirait-il ? Les autres "Prométhée" formaient-ils une trilogie avec le nôtre ? Les critiques ne sont-ils pas prisonniers d’une image préconçue d’Eschyle ? « En un mot, nier la paternité d’Eschyle ouvre une série de tiroirs sans aucune solution sûre » (2). On peut trouver dans cet article une rapide bibliographie consacrée à ce dossier à coup sûr passionnant, mais que nous n’ouvrirons pas ici.

1. Communications, 78, 2005, p. 51-70.
2. Ibid. n. 24 p. 47.



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