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Musée national de Ravenne


Au Musée national de Ravenne, on voit une collection de tableaux religieux de petit format, destinés à la dévotion privée. Ces œuvres continuent jusqu’au XVIIe siècle, voire au XVIIIe, de présenter les caractéristiques formelles de la peinture gothique des XIIIe et XIVe siècles : fond doré, pose frontale, Vierges voilées à la manière d’un Cimabue , même pas de Giotto. De plus, les modèles, peu variés, ont été reproduits à l’identique, par dizaines, pendant des siècles, au point qu’il semble difficile, souvent, de les dater. On pense bien sûr aux icônes orthodoxes, mais ce qui est le plus frappant, c’est le décalage entre cet art populaire et la peinture savante : les peintres reprennent à l’infini les mêmes compositions et les mêmes techniques, sans être atteints par les élaborations plus achevées de la peinture de haute culture. Non pas un provincialisme géographique, comme celui qu’on peut remarquer à Sienne, mais un provincialisme social, si l’on peut dire, qui laisse perdurer des formes d’expression archaïques et populaires à l’écart de la culture de cour, à l’écart même des scénographies grandioses de la Contre-Réforme.



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